Le chuchoteur

Le chuchoteur (Il suggeritore) de Donato Carrisi (2011), aux éditions Le livre de Poche, collection Thriller. Thriller. 569 pages. Amazon.

couv74873087

Cinq petites filles ont disparu.

Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière.
Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.

Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs. Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…

Mon avis:

Le chuchoteur est un thriller qui me fait de l’œil depuis des lustres. Je suis sûre que, comme moi, vous avez déjà vu cette couverture très particulière au moins une fois dans la blogosphère. Il est recommandé par tous, il est le coup de cœur de beaucoup. Il est temps de vous dire ce que j’en ai pensé.

L’auteur s’attarde énormément sur la description des paysages environnants, ce qui donne rapidement une idée du cadre, de l’ambiance très particulière et des scènes de crime, toutes très glauques et horribles à souhait, d’autant plus qu’elles concernent directement des enfants. Des petites filles. C’est parfois difficile à imaginer. Non pas qu’elles ne soient pas précises, mais nous sommes plongés dans un cadre très noir. Une ambiance dont nous avons un aperçu grâce à cette couverture.

Les personnages qui composent l’équipe de Goran sont tous très bien développés, assez complexes et imparfaits. Ils sont tous assignés à une tâche qui leur est propre, tous ont un rôle dans cette histoire. Ils sont tous pleins de secrets, on les découvre au fur et à mesure. J’ai particulièrement apprécié en apprendre sur Mila et Goran.

Ils sont tous manipulés par le tueur, ils ne lui échappent pas. Un tueur très intelligent. L’auteur nous en apprend beaucoup sur les différents tueurs en série (visionnaires, missionnaires, hédonistes, assoiffés de pouvoir, subliminaux), sur leur psychologie très intéressantes et la criminologie en général. Cela ajoute un aspect pédagogique au roman.

Enfin, nous aussi, nous sommes manipulés par le tueur, mais aussi par l’auteur.

Donato Carrisi réussit son pari grâce à des révélations à couper le souffle et toutes aussi surprenantes les unes que les autres, à chaque fin de chapitre, ce qui rend cette lecture addictive. On ne peut plus lâcher le roman avant d’en connaître la fin, et quelle fin!
Il y a un suspens incroyable jusqu’à la dernière page, la dernière ligne, qui donne tout son sens à cette histoire. Jusqu’au bout, nous ne savons rien. Et alors, nous comprenons le sens du titre.

La boucle est bouclée.

Pour conclure,

Ce thriller fut une vraie révélation et une vraie claque pour moi. Il m’était impossible de le lâcher avant d’en connaître la fin, que je n’ai pas vu venir. J’ai adoré ça.

big-235186317cc

Extrait:

Nous les appelons « monstres » parce que nous les sentons loin de nous, et donc nous les voulons « différents », disait Goran dans ses séminaires. Au contraire, ils nous ressemblent en tout et pour tout. Mais nous préférons balayer l’idée qu’un de nos semblables est capable de telles atrocités. En partie pour absoudre notre nature. Les anthropologues appellent ça la « dépersonnalisation du coupable », et cela constitue souvent le principal obstacle à l’identification d’un tueur en série. Car un homme a des points faibles et peut être capturé. Pas un monstre.

2 réflexions sur “Le chuchoteur

Laisser un commentaire